
L’anxiété et le stress sont deux concepts étroitement liés, mais ils sont pourtant bien différents. Afin de vous aider à faire clairement la différence, je vais revenir sur ces deux concepts.
Le stress est une réponse normale du corps à une pression ou à une demande. Il peut être déclenché par des situations difficiles, des changements ou des défis. Le stress peut être à court terme (aigu) ou à long terme (chronique). Une certaine quantité de stress est souvent considérée comme normale et peut même être motivante. Cependant, un niveau élevé ou constant de stress peut devenir néfaste pour la santé physique et mentale.
D’après ce modèle, le stress est une réponse de l’organisme à un stimulus stressant. L’adaptation au stress se déroule en trois phases :
1. Alarme : Lorsqu’une personne est confrontée à un stress, la première réaction est la phase d’alarme. Le corps réagit en mobilisant ses ressources pour faire face à la situation. Le système est activé, ce qui entraîne une augmentation de la fréquence cardiaque, de la pression artérielle et des hormones de stress comme le cortisol et l’adrénaline sont libérées.
2. Résistance : Si le stress persiste, le corps entre dans la phase de résistance et le corps tente de rétablir son équilibre. Le système nerveux parasympathique et le système endocrinien sont modulés, ce qui entraîne une diminution des réactions physiologiques de la phase d’alarme. Si le stress persiste, cela peut entraîner un épuisement des ressources corporelles.
3. Épuisement : Si le stress persiste pendant une période prolongée et que les capacités d’adaptation du corps sont épuisés, la phase d’épuisement survient. À ce stade, les réserves du corps sont épuisées, et il devient difficile de maintenir les réponses physiologiques nécessaires pour faire face au stress. À ce stade, l’individu peut développer des maladies chroniques, des troubles psychiques.
Les conséquences du stress peuvent varier d’une personne à une autre, car l’adaptation dépend de nombreux facteurs (compétence d’adaptation individuelle, soutien social, ressources disponibles).

– Motivation : Le stress peut agir comme un moteur de motivation. Une certaine pression peut aider les individus à rester concentrés, à travailler plus dur et à atteindre des objectifs.
– Amélioration des performances : Un niveau modéré de stress peut améliorer les performances cognitives. Il peut stimuler la vigilance, la concentration et la réactivité, ce qui peut être bénéfique dans des situations dans lesquelles une attention accrue est nécessaire.
– Adaptation et Résilience : Le stress, lorsqu’il est géré de manière efficace, peut contribuer à développer des compétences d’adaptation et de résilience. Les expériences stressantes peuvent renforcer la capacité à faire face aux défis futurs.
– Renforcement des Liens sociaux : Le stress partagé peut renforcer les liens sociaux. Les individus qui font face à des situations stressantes ensemble peuvent développer un soutien mutuel et renforcer leurs relations.
– Apprentissage : Le stress peut être un facteur d’apprentissage. Les défis et les difficultés peuvent être des occasions d’acquérir de nouvelles compétences, de développer des stratégies de résolution de problèmes et de favoriser la croissance personnelle.
– Sens de l’Accomplissement : Surmonter des situations stressantes peut apporter un sentiment de réussite et de satisfaction, renforçant ainsi la confiance en soi.
Il est important de noter que ces effets positifs sont associés à des niveaux de stress modérés et gérables. Des niveaux excessifs ou chroniques de stress peuvent avoir des conséquences négatives sur la santé physique et mentale.
◊ Physiologiques :
Système cardiovasculaire : Le stress peut entraîner une augmentation de la pression artérielle, du rythme cardiaque et le risque de maladies cardiovasculaires.
Système immunitaire : Le stress chronique affaiblit le système immunitaire, rendant le corps plus vulnérable aux infections et aux maladies.
Système digestif : Des problèmes tels que les maux d’estomac, les troubles gastro-intestinaux et les ulcères peuvent résulter du stress prolongé.
Système tégumentaire : Les situations stressantes peuvent aggraver les problèmes de peau tels que le psoriasis, l’urticaire, l’eczéma ou l’acné.
Système hormonal : Le stress prolongé peut perturber l’équilibre hormonal dans le corps, ce qui peut avoir des conséquences sur la santé reproductive. Chez les femmes, cela peut entraîner des perturbations menstruelles, des douleurs ou des irrégularités. Chez les hommes, cela peut affecter la fonction érectile et la production de spermatozoïdes
◊ Psychologiques :
Troubles psychiques : Le stress chronique peut contribuer au développement de troubles psychiques tels que l’anxiété et la dépression.
Difficultés de concentration : Le stress peut perturber la concentration et la mémoire, rendant plus difficile la réalisation des tâches quotidiennes.
Irritabilité et changements d’humeur : Les personnes stressées peuvent être plus irascibles et sujettes à des changements d’humeur.
◊ Comportementaux :
Troubles du sommeil : Le stress peut entraîner des problèmes d’insomnie ou d’autres troubles du sommeil.
Mauvaises habitudes : Certains individus réagissent au stress en adoptant des comportements inadaptés tels que la suralimentation, la consommation excessive d’alcool, le tabagisme ou la prise de substances illicites.
◊ Effets sociaux:
Isolation sociale : Le stress peut conduire à l’isolement social, car les personnes ont tendance à se retirer de leurs relations en période de stress.
Problèmes relationnels : Les tensions liées au stress peuvent avoir un impact négatif sur les relations familiales, amicales et professionnelles.
L’anxiété est une réaction émotionnelle à une appréhension ou une anticipation de situation futures, qu’elles soient précises ou mal identifiées, souvent accompagnée d’une sensation d’incertitude. Les symptômes de l’anxiété peuvent être à la fois physiques (tensions musculaires, augmentation du rythme cardiaque, troubles du sommeil, troubles digestifs, maux de tête, sueurs, tremblement, etc.) et psychologiques (inquiétude excessive, difficulté de concentration, irritabilité, peur irrationnelle, pensées ruminatives).
L’anxiété peut varier en intensité, allant d’une légère inquiétude à une anxiété plus sévère, voir des troubles anxieux. L’anxiété devient un problème de santé mentale lorsque les symptômes sont excessifs, persistants et interfèrent significativement avec la vie quotidienne.
D’après ce modèle, l’anxiété découlerait des cognitions (pensées) et des comportements. Selon ce modèle, les personnes qui souffrent d’anxiété ont fréquemment des pensées négatives et des scénarios catastrophes à propos des situations futures ou passées. Ces pensées peuvent déclencher des comportements d’évitement ou d’autres stratégies non adaptées.
Ce modèle se concentre sur les facteurs biologiques et neurobiologiques sous-jacents à l’anxiété. Il suggère que des déséquilibres chimiques dans le cerveau, impliquant des neurotransmetteurs tels que la sérotonine et le GABA, peuvent contribuer au développement de l’anxiété. Les facteurs génétiques et les expériences précoces de la vie peuvent également jouer un rôle dans la vulnérabilité à l’anxiété.

Cette représentation graphique illustre une tendance où l’anxiété augmente progressivement au fil du temps, atteignant son pic avant de diminuer naturellement. De plus, l’évitement répété de situations anxiogènes par l’individu semble agir comme un catalyseur, intensifiant l’anxiété lors d’événements ultérieurs. Cela entrave l’adaptation de l’esprit et empêche la reconnaissance qu’il n’y a aucune raison de maintenir un état d’hypervigilance. L’une des méthodes que je propose en thérapie consiste en une exposition graduelle à ces événements anxiogènes, permettant ainsi à l’individu de développer des mécanismes d’adaptation et de réaliser que la réaction anxieuse peut être modérée.
– Mobilisation de l’énergie : L’anxiété peut activer le corps en libérant des hormones du stress comme l’adrénaline, préparant ainsi l’organisme à répondre rapidement à une situation de danger.
– Focalisation de l’attention : L’anxiété peut amener une personne à se concentrer davantage sur la situation stressante, permettant ainsi une évaluation plus précise des risques potentiels.
– Apprentissage : L’anxiété peut contribuer à l’apprentissage en associant des expériences stressantes à des réponses comportementales appropriées, aidant ainsi à éviter les dangers futurs.
Toutefois, l’anxiété devient problématique lorsque ses niveaux sont excessifs, persistent au-delà de la situation stressante, ou interfèrent de manière significative avec la vie quotidienne.
◊ Symptômes physiques :
Tensions musculaires : L’anxiété peut provoquer des tensions musculaires, entraînant des douleurs et des raideurs.
Problèmes gastro-intestinaux : Des symptômes tels que les maux d’estomac, les nausées et les troubles digestifs sont fréquents chez les personnes anxieuses.
Fatigue : L’anxiété prolongée peut entraîner une fatigue persistante et un épuisement physique.
◊ Problèmes psychologiques :
Dépression : L’anxiété chronique peut être un facteur de risque pour le développement de la dépression.
Irritabilité : Les personnes anxieuses peuvent être plus susceptibles de se sentir irritables et tendues.
Difficultés de concentration : L’anxiété peut interférer avec la capacité de se concentrer et de prendre des décisions.
◊ Comportements d’évitement :
Isolement social : Pour éviter les situations anxiogènes, les personnes anxieuses peuvent s’isoler socialement, ce qui peut affecter leurs relations.
Évitement de certaines activités : Les individus anxieux peuvent éviter des activités ou des situations qui déclenchent leur anxiété, limitant ainsi leurs expériences de vie.
◊ Troubles du sommeil :
Insomnie : L’anxiété peut entraîner des problèmes de sommeil, tels que l’insomnie ou des difficultés à s’endormir et à rester endormi.
◊ Effets sur la performance :
Baisse de la performance académique ou professionnelle : L’anxiété peut influencer négativement les performances scolaires ou professionnelles en perturbant la concentration et la prise de décision.
◊ Influence sur la qualité de vie :
Limitation des activités quotidiennes : Les personnes anxieuses peuvent trouver difficile de participer pleinement à la vie quotidienne en raison des craintes et des inquiétudes constantes.
L’anxiété et le stress sont deux concepts distincts, bien qu’ils soient souvent liés. L’anxiété peut être considérée comme une réponse émotionnelle et cognitive à une situation perçue comme menaçante ou stressante. Elle peut être adaptative dans certaines situations, car elle nous permet de rester vigilants et de réagir face à un danger potentiel. Cependant, lorsque l’anxiété devient excessive, persistante et interfère avec le fonctionnement quotidien, elle peut devenir non adaptative et être considérée comme un trouble anxieux.
Le stress, quant à lui, est une réponse physiologique et psychologique à une situation perçue comme exigeante ou difficile à gérer. Le stress peut être adaptatif dans la mesure où il nous pousse à mobiliser nos ressources pour faire face à une situation donnée. Par exemple, le stress peut nous aider à nous concentrer et à être plus performants lors d’un examen important. Cependant, un stress chronique et excessif peut avoir des effets néfastes sur notre santé physique et mentale.