Les biais cognitifs dans les relations amoureuses

Un biais cognitif se réfère à un schéma de pensée trompeur ou faussement logique, souvent influencée par des facteurs psychologiques qui peuvent entraîner une distorsion de la perception de la réalité. Ces biais peuvent affecter la manière dont nous traitons l’information, prenons des décisions et interprétons les événements. Ils sont fréquemment le résultat de raccourcis mentaux ou de schémas de pensée automatiques qui peuvent conduire à des erreurs systématiques.

Voici 10 principaux biais cognitifs présents dans les relations amoureuses :

  1. Effet de projection : Cela se produit lorsque nous projetons nos propres pensées, sentiments et expériences sur notre partenaire, généralement sans en être conscients. Cela peut conduire à des malentendus et à des interprétations erronées. Exemple : Imaginez que vous avez une tendance à être très sensible à la critique en raison d’expériences passées. Lorsque votre partenaire donne un avis constructif sur quelque chose, vous pourriez projeter vos propres sentiments de vulnérabilité, pensant qu’il critique plus durement que ce qu’il ne le fait réellement. Cela peut entraîner des malentendus et des réactions exagérées.
  2. Biais de positivité : Il s’agit de la tendance à voir notre partenaire de manière plus positive que la réalité. On peut minimiser les défauts ou les comportements négatifs, ce qui peut conduire à une vision idéalisée de la relation. Exemple : Vous pourriez ignorer ou minimiser les habitudes ennuyeuses ou les petits défauts de votre partenaire parce que vous êtes fortement attaché(e) à l’idée que votre relation est parfaite. Par exemple, vous pourriez négliger ses habitudes de désordre en vous concentrant uniquement sur les aspects positifs de sa personnalité. Ce biais peut être problématique lorsque le comportement de votre partenaire est inadapté ou inapproprié vis-à-vis de vous. Par exemple, un partenaire qui ne vous respecte pas, ou qui franchi fréquemment vos limites personnelles.
  3. Biais de confirmation dans les relations : Cela se produit lorsque nous cherchons activement des informations qui confirment nos croyances existantes sur notre partenaire, négligent souvent des signes contraires. Cela peut renforcer des idées préconçues, même si elles ne sont pas entièrement précises. Exemple : Si vous avez l’idée préconçue que votre partenaire est toujours en retard et ne se soucie pas de votre temps, vous pourriez remarquer toutes les fois où il/elle est en retard, mais ignorer les occasions où il/elle est ponctuel(le), renforçant ainsi votre croyance existante.
  4. Effet de faux consensus : Il s’agit de la tendance à surestimer le degré auquel nos opinions, préférences ou comportements sont partagés par notre partenaire. Cela peut conduire à des incompréhensions si nous supposons à tort que l’autre personne voit les choses de la même manière que nous. Exemple : Si vous êtes passionné(e) par un certain sujet et assumez que votre partenaire partage nécessairement cet intérêt, vous pourriez être surpris(e) de découvrir qu’il/elle ne partage pas la même passion. Cela peut créer des tensions si vous aviez supposé à tort que vos opinions étaient plus largement partagées.
  5. Biais de rétrospective ou « l’amour rend aveugle » : Cela implique de se rappeler une relation passée de manière plus positive qu’elle ne l’était réellement, en minimisant les conflits ou en embellissant les souvenirs. Cela peut influencer la façon dont nous évaluons les relations actuelles. Exemple : Si vous avez terminé une relation passée et que le temps a atténué les souvenirs des disputes et des incompatibilités, vous pourriez vous rappeler cette relation comme étant beaucoup plus harmonieuse et épanouissante qu’elle ne l’était vraisemblablement. Cela peut influencer négativement votre évaluation actuelle des relations, en les comparant à une version idéalisée du passé.
  6. L’illusion de contrôle : Ce biais nous amène à surestimer notre capacité à contrôler et à influencer les événements dans une relation amoureuse, ce qui peut conduire à des décisions irrationnelles. Par exemple, vous pourriez penser que vous pouvez changer votre partenaire ou résoudre tous les problèmes de la relation, même si cela n’est pas réaliste.
  7. Le biais de disponibilité : Ce biais nous amène à accorder plus de poids aux informations et aux souvenirs facilement accessibles dans notre esprit, ce qui peut influencer notre perception de la relation amoureuse. Par exemple, si vous vous souvenez principalement des moments négatifs d’une relation, vous pourriez surestimer les problèmes et sous-estimer les aspects positifs.
  8. Le biais de statu quo : Ce biais nous pousse à préférer la stabilité et à résister au changement dans une relation amoureuse, même lorsque cela pourrait être bénéfique. Par exemple, vous pourriez rester dans une relation insatisfaisante simplement parce que c’est ce que vous connaissez et que vous avez peur de l’inconnu.
  9. Biais de la négativité perpétuelle : Ce biais se manifeste lorsque les individus ont tendance à interpréter les événements de manière négative, même lorsque la réalité peut être plus neutre ou positive. Dans le contexte des relations amoureuses, cela signifie que lorsqu’il y a eu des conflits récents ou des moments difficiles, une personne souffrant du biais de la négativité perpétuelle aura tendance à interpréter tous les comportements de son partenaire de manière négative. Cela peut entraîner une amplification des problèmes et une négligence des aspects positifs de la relation. Par exemple, après une dispute mineure, la personne pourrait interpréter des gestes amoureux ordinaires comme des signes de désintérêt ou de manque d’engagement.
  10. Biais de la comparaison sociale : Ce biais se produit lorsque les individus évaluent leur propre situation en la comparant à celle des autres, souvent en utilisant des critères subjectifs. Dans le contexte des relations amoureuses, cela signifie que quelqu’un peut comparer sa relation à celles de ses amis, de sa famille ou même à des idéaux romantiques médiatisés. Si la comparaison est défavorable, cela peut entraîner une sous-estimation des aspects positifs de sa propre relation et une surestimation des difficultés. Par exemple, si un ami partage une expérience positive de sa relation, une personne influencée par le biais de la comparaison sociale pourrait se sentir insatisfaite de sa propre relation, même si elle est globalement heureuse, simplement parce qu’elle perçoit une différence favorable dans l’expérience des autres.
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