Les différents profils d’éducation parentaux

Diana Baumrind, une psychologue du développement, a identifié quatre styles d’éducation parentale principaux, qui sont souvent utilisés pour décrire les approches éducatives des parents. Ces styles sont basés sur deux dimensions : le contrôle (ou exigence) et la chaleur (ou soutien). Voici une brève description de chacun :

A. Style autoritaire

Le style autoritaire se caractérise par des parents qui ont des attentes élevées envers leurs enfants et qui sont stricts dans l’application des règles. Ils ont tendance à être moins réactifs aux besoins et aux émotions de leurs enfants.

Les enfants élevés dans ce style peuvent devenir obéissants, mais avoir des difficultés à prendre des décisions par eux-mêmes. Ils peuvent également manquer de confiance en eux et montrer des signes de rébellion.

B. Style Permissif

Le style permissif est marqué par des parents qui ont peu d’exigences envers leurs enfants et qui sont très réactifs à leurs besoins et à leurs émotions. Ils ont tendance à éviter les conflits et à laisser les enfants prendre leurs propres décisions. Ils sont très chaleureux et réceptifs aux besoins de leurs enfants.

Les enfants élevés dans ce style peuvent avoir des problèmes de discipline et de limites. Ils peuvent avoir du mal à réguler leurs émotions et à respecter l’autorité à l’extérieur du foyer.

C. Style Démocratique

Le style démocratique, aussi appelé style autoritatif, est caractérisé par des parents qui ont des attentes élevées envers leurs enfants, mais qui sont également réactifs à leurs besoins et à leurs émotions. Ils encouragent l’autonomie et la prise de décision, tout en fixant des limites claires.

Les enfants élevés dans ce style ont tendance à être socialement compétents, autonomes et bien adaptés. Ils ont une bonne estime de soi et sont capables de résoudre les problèmes de manière efficace.

D. Style Négligent

Le style négligent, aussi appelé style désengagé, se caractérise par des parents qui ont peu d’exigences envers leurs enfants et qui sont peu réactifs à leurs besoins et à leurs émotions. Ils peuvent être indifférents ou négligents dans leur rôle parental.

Les enfants élevés dans ce style peuvent avoir des problèmes d’estime de soi, de confiance en eux et de comportement. Ils peuvent par ailleurs éprouver des difficultés à former des relations saines avec les autres.

Il est important de noter que ces styles parentaux ne sont pas des catégories strictes et que de nombreux parents peuvent adopter différents aspects de chaque style à différents moments. De plus, chaque relation parent-enfant est unique et les styles parentaux peuvent varier en fonction de divers facteurs. Cependant, ces catégories offrent une base utile pour comprendre les différentes approches éducatives et leurs effets potentiels sur le développement des enfants.


Le modèle du monitoring parental de Patterson est une théorie développée par le psychologue Gerald Patterson. Il vise à comprendre comment le contrôle et la surveillance des parents influent sur le développement de l’enfant, en particulier en ce qui concerne les comportements problématiques et délinquants.

Selon ce modèle, le monitoring parental comprend trois composantes principales :

1. La supervision

La supervision parentale fait référence à la surveillance et à l’attention que les parents portent aux activités et aux comportements de leurs enfants. Elle implique de connaître les activités de l’enfant, de fixer des limites claires, de surveiller les interactions sociales et de fournir une guidance appropriée. La supervision efficace peut aider à prévenir les comportements problématiques et à promouvoir le développement sain de l’enfant.

2. La discipline 

La discipline parentale se réfère aux méthodes utilisées par les parents pour enseigner aux enfants les comportements appropriés et pour gérer les comportements inappropriés. Elle implique l’établissement de règles et de conséquences cohérentes, la communication claire des attentes et l’utilisation de techniques de renforcement positif et de conséquences négatives appropriées. Une discipline efficace peut aider à promouvoir la responsabilité, l’autodiscipline et le respect des règles.

3. Le soutien 

Le soutien parental fait référence à l’aide émotionnelle, pratique et sociale que les parents fournissent à leurs enfants. Cela peut inclure l’écoute active, l’encouragement, l’expression d’affection, la disponibilité pour discuter des problèmes, l’aide dans les tâches quotidiennes, le soutien dans les activités scolaires et le renforcement de l’estime de soi de l’enfant. Le soutien parental peut favoriser le bien-être émotionnel, la confiance en soi et la résilience des enfants.

Il est important de noter que la supervision, la discipline et le soutien parental peuvent varier en fonction des besoins et des caractéristiques individuelles de l’enfant.


Judith Smetana est une psychologue du développement qui s’est principalement concentrée sur l’étude des relations parent-enfant et des interactions familiales. L’une de ses contributions majeures concerne la notion de la « gestion de l’information » dans les relations familiales, en particulier entre les parents et les adolescents.

Smetana remet en question l’idée selon laquelle les parents ont un accès complet à toutes les informations concernant leurs adolescents. Elle soutient que les adolescents ont leur propre autonomie et leur propre vie privée, et qu’ils ont le droit de choisir ce qu’ils partagent avec leurs parents. Cette perspective reconnaît l’importance de la vie privée et de l’autonomie des adolescents dans le processus de développement.

Selon Smetana, la gestion de l’information est un processus dynamique dans lequel les adolescents décident de partager ou de retenir certaines informations en fonction de divers facteurs, tels que leurs relations avec leurs parents, leur niveau de confiance en eux et leurs propres besoins en matière d’autonomie.

Les recherches de Judith Smetana ont produit plusieurs résultats significatifs concernant les confidences des adolescents et le fait de cacher des informations aux parents. Voici quelques-uns des principaux résultats :

1) Les adolescents partagent plus d’informations avec leurs parents lorsqu’ils ont des relations de confiance et de soutien avec eux : Smetana a constaté que les adolescents étaient plus enclins à partager des informations personnelles avec leurs parents lorsqu’ils se sentaient soutenus, compris et respectés dans leur vie privée. Les adolescents sont plus susceptibles de partager leurs expériences, leurs émotions et leurs préoccupations lorsque leurs parents maintiennent un climat familial ouvert et positif.

2) Les adolescents choisissent de cacher certaines informations à leurs parents par souci de préserver leur autonomie et leur vie privée : Les recherches de Smetana ont montré que les adolescents ont tendance à cacher des informations à leurs parents sur certains aspects de leur vie, tels que leurs relations amoureuses, leurs activités sociales ou leurs comportements risqués pour maintenir un sentiment d’autonomie et de contrôle sur leur propre vie.

3) La gestion de l’information varie en fonction de la nature de la relation parent-adolescent et des normes familiales : Les adolescents sont influencés par la qualité de leur relation avec leurs parents ainsi que par les normes et les attentes familiales en matière de confidentialité et de communication. Les adolescents qui ont des relations proches et positives avec leurs parents sont plus enclins à partager des informations, tandis que ceux qui perçoivent un manque de soutien ou de compréhension peuvent être plus enclins à cacher des informations.

4) Le fait de cacher des informations peut avoir des conséquences sur la relation parent-adolescent : Bien que le fait de cacher des informations puisse être perçu comme une stratégie d’autonomie par les adolescents, cela peut également entraîner des tensions et des conflits dans la relation avec leurs parents. Les parents peuvent se sentir blessés ou méfiants s’ils découvrent que leur enfant leur cache des informations importantes, ce qui peut nuire à la confiance et à la communication au sein de la famille.

En résumé, les recherches de Judith Smetana montrent que la gestion de l’information est un processus complexe influencé par divers facteurs, tels que la qualité de la relation parent-adolescent, les normes familiales et les besoins d’autonomie des adolescents. Les résultats de ses recherches soulignent l’importance pour les parents de maintenir un équilibre entre le respect de la vie privée des adolescents et la promotion d’une communication ouverte et de confiance au sein de la famille.


Conclusion générale

Les modèles de Patterson, Baumrind et Smetana offrent des perspectives importantes sur les relations parents-adolescents, mettant en évidence une influence bidirectionnelle entre les parents et les adolescents. Ces modèles reconnaissent tous l’importance de l’individualité et de l’autonomie de l’adolescent, ainsi que l’influence des interactions familiales sur le développement de l’adolescent. De plus, ils mettent en avant l’idée qu’une relation basée sur la confiance, la communication ouverte et le respect mutuel est plus efficace pour favoriser un développement sain et des relations familiales positives que celles caractérisées par un contrôle excessif.

error: Le contenu est protégé !